dimanche 15 mars 2009

La cité perdue des Incas...

Avant que mes impressions s'estompent, je ferais mieux d'écrire un petit quelque chose sur Machu Picchu... On peut trouver facilement des photos du panorama principal, la vue d'en haut, mais il est difficile de s'imaginer la géographie du site sans y être allé. C'est que le cadre majestueux des ruines fait toute la différence.

Aguas Calientes est un petit village assez laid niché dans une profonde vallée où coule une rivière aux eaux vives. Cette rivière, un affluent de l'Amazone, contourne alors un gigantesque piton rocheux situé au centre d'un cercle de montagnes. Cette ceinture montagneuse n'est pas complètement fermée, ni vraiment circulaire, mais c'est l'impression qu'on peut avoir en regardant à l'horizon du haut d'un de ces sommets. Après avoir contourné la montagne centrale en suivant la rivière, on arrive à un grand épaulement projeté hors de la ceinture de montagnes, qui fait à vue de nez environ 800 mètres de haut. C'est cet épaulement qu'il faut gravir pour arriver au Machu Picchu. (Nous avons pris le bus de 5 h 30 du matin, au lieu d'y aller à pied.)

Vu du sommet, cet épaulement ressemble à une sorte de selle aux bords échancrés, creusée au milieu. C'est sur cette selle que sont sises les ruines incas, surplombant toutes les vallées environnantes. À l'autre extrémité de la selle, les terres remontent et s'élèvent finalement en un autre immense piton rocheux, le Wayna Picchu ("jeune sommet"), qui peut être gravi, et au haut duquel on trouve d'autres ruines. Nous n'y sommes pas allés car nous n'avions pas déjeuné et n'avions dormi que quelques heures. Josianne, je crois, n'avait pas dormi du tout.

Si le cadre est spectaculaire, les ruines elles-mêmes ne manquent pas d'intérêt, tellement elles sont grandes et bien conservées. Temples, maisons et autres structures subsistent, et pas seulement les fondations. Il ne manque que les toits de chaume, disparus avec le temps. Mais les murs de pierre résistent encore, toujours aussi solides. Comme dans tous les sites incas que nous avons vus, chaque pierre est parfaitement taillée; certaines sont d'ailleurs plutôt massives. Considérée dans son ensemble, la ville de Machu Picchu représente une énorme entreprise de construction et un impressionant ouvrage architectural. Mais ce qui frappe le plus, ce sont bien sûr les terrasses, ces escaliers de géants taillés dans le flanc des montagnes tout autour de la cité, et qui servaient pour l'agriculture. Droites ou circulaires, leurs lignes verdoyantes ne cessent jamais d'impressionner.

Ce fut tout de même une journée bien fatigante, d'abord parce que, comme je l'ai dit, nous n'avions pas eu le temps de déjeuner. Ensuite parce que nous n'avions rien amené pour grignoter. Il est interdit de manger sur le site, et nous pensions peut-être être fouillés, comme c'est arrivé ailleurs. Mais en arrivant à l'entrée du site, le nombre de touristes déjà à cette heure matinale était tellement effarant que nous avons su tout de suite que toute fouille des sacs était impossible. Quelques conseils aux visiteurs du Machu Picchu, donc: malgré l'interdiction de manger ou boire sur le site, amenez quelques réserves. Il suffit de ne pas laisser vos déchets sur le site. Même chose pour les cigarettes. Il est interdit de fumer, mais le site est assez peu surveillé et il est facile de s'en tirer sans être pris. Les gardes ne sont pas identifiés comme tels, mais ils se reconnaissent au walkie-talkie qu'ils sortent parfois, à leur casquette de baseball et leurs vêtements laids, à leur désintérêt évident envers les attractions du site, et au fait qu'ils sont Péruviens.

Étant donné que nous sommes tombés dans le panneau de l'interdiction de manger, nous avons dû débourser 20 sols (8$ CAN) pour un sandwich au restaurant du site. En plus du bus qui nous avait coûté 7$ US (pour 20 minutes de montée) ainsi que du billet d'entrée à 42$ US, et du train, lent et inconfortable, à 75$ US. Une arnaque que nous aurions pu éviter en partie; mais nous avons trop tardé à tout organiser. En fait, tout l'aspect très touristique du site, ainsi que ses innombrables visiteurs et visites guidées, écoeurent un peu. On pourrait souhaiter être dans un endroit moins connu, mais tout aussi beau, voire dans une vallée perdue des Andes, sans ruines. Mais à six heures du matin, la vue du Machu Picchu est quand même une expérience assez extraordinaire. Surtout après s'être cassé la tête pendant des semaines afin de savoir comment y parvenir, et de ne pas se faire dévaliser le portefeuille (ce qui échoua lamentablement).

Une fois rentrés à Cuzco par le train, nous avons passé la nuit encore une fois au luxueux (!) hôtel Quipu (récits des hôtels visités à venir!), puis nous avons pris un bus de nuit pour Arequipa dans le sud du pays. De là, nous sommes partis pour une excursion de 2j 1n dans la région du canyon de Colca, où nous avons vu des condors, et profité de paysages vraiment magnifiques. Demain, nous partons pour Tacna et la frontière Pérou-Chili. Nous poserons nos sacs à Arica, au Chili, dans la soirée.

Les photos viendront plus tard, car pour l'instant j'ai un pépin que j'espère résolu dans une heure... En attendant, profitez du temps clément, vous êtes quand même chanceux! Bisous à tous. xxxxx

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